Mais avant cela, nous devons sortir de Thailande. En effet, étant français, nous avons à notre entrée en Thaïlande reçu un tampon nous permettant de rester 30 jours seulement dans le pays. À l'issue de ces 30 jours, il nous faut sortir de Thailande. Nous pouvons ensuite soit rentrer de nouveau avec un tampon de 30 jours, soit demander un visa de 2 mois dans un pays limitrophe. Cette procédure, bien connue des voyageurs, s'appelle un "visa run". C'est toléré, à condition de ne pas en abuser.
Nous avons choisi la deuxième option, et posé notre dévolu sur la Malaisie pour demander un visa thai de deux mois. Petite particularité de notre visa run : nous avons souhaité le faire en stop.
Départ le 1 août de Chiang Mai, top chrono nous avons 6 jours pour nous rendre en Malaisie, avant l'expiration de notre tampon 30 jours. La frontière malaise est située à 1700 km. Il nous faudra ensuite parcourir encore 150 km pour atteindre Georgetown, première ville où nous pouvons demander un visa thai.
La difficulté de ce long trajet en stop est la traversée de Bangkok, ville tentaculaire. Le plus simple pour nous fut de trouver un lift jusqu'en banlieue, nous rendre dans le centre en transports en commun, y passer la nuit, puis repartir le lendemain en prenant un bus nous conduisant près d'une voie rapide. La nuit à Bangkok fut une des pires de notre voyage. Contents de trouver un hôtel pas cher à une heure tardive, nous ne nous sommes pas suffisament méfiés, et sommes tombés dans un hôtel de passe très actif. Nous n'avons quasiment pas dormi de la nuit, malgré les boules quies, un des nos voisins ayant passé une partie de la nuit à hurler sur une pauvre prostituée qui ne faisait pas ce qu'il voulait... Vraiment glauque, après deux jours de stop idyllique, une plongée dans un monde bien sombre... Nous avons été très très contents de quitter Bangkok !
Faire du stop en Thaïlande et Malaisie fut vraiment facile : de bonnes routes, des voitures individuelles nombreuses et en bon état, beaucoup de gens parlant anglais, prompts à aider, des aires d'autoroutes très bien équipées, des militaires et policiers sympa (qui nous ont même pris en stop, faisant un détour pour nous emmener au poste frontière nous arrangeant le plus)... La principale difficulté : le soleil, gare à l'insolation lors des longues attentes sans ombre !
Nous sommes finalement arrivés en Malaisie en 5 jours, avec un jour de marge. Entre Chiang Mai et Georgetown, 14 véhicules nous ont pris en stop : des pick up, un jeune avec qui nous sommes allés voir un temple à Ayutthaya, puis qui nous a emmené dîner sur le campus de l'énorme université de Bangkok, un pilote de buggy télécommandé avec qui nous sommes allés inspecter un nouveau circuit, des gens qui ont fait des détours pour nous arranger... Beaucoup de cafés pris avec nos conducteurs, des échanges de mails, de photos, rencontres toujours aussi riches et inspirantes...
L'arrivée en Malaisie est décoiffante, des immenses buildings, de gigantesques malls, de très belles voitures, wahou, on se croirait sur un autre continent ! Georgetown, dans l'état de Penang, est une ville fascinante. Multiculturelle, avec notamment une importante communauté d'origine indienne et chinoise, elle est réputée pour la variété de sa gastronomie et son vieux quartier aux murs décorés par le street art. Je m'y suis beaucop plue, et nous nous sommes effectivement régalés. J'ai aimé arpenter ses petites rues, et y découvrir peintures ou sculptures. Quand nous y étions, un festival annuel d'art ajoutait encore à cette facette artistique.
En attendant notre visa, nous avons passé deux jours dans un parc national situé à une vingtaine de kilomètres de la ville, dans des forêts luxuriantes et plages paradisiaques. Un très bel endroit, dans lequel nous trouvons qu'il fait quand-même trop chaud pour randonner en portant deux jours d'eau et de nourriture. Nous essaierons d'y revenir, mais plus légers...
Au retour, nous avons repris la même route qu'à l'aller, sur 550 km, pour atteindre Surat Thani, où nous avons pris un bateau de nuit pour Koh Tao, 2 jours après être partis de Georgetown. Le bateau est plein, mais la persévérance de Jb paie, et il nous obtient des billets pas chers, qui nous permettent de dormir sur le pont. Une arrivée royale à Koh Tao au lever de soleil, 11 jours après notre départ de Chiang Mai, notre visa en poche. Vive le stop !
Marion