Nous pensions rester peu de temps dans cette ville hyper polluée (un brouillard de pollution empeche le plus souvent de voir le ciel) et hyper peuplée (21 millions d'habitants), mais les hutongs (petites ruelles), l'animation et l'abondance de choses à voir ou à faire nous ont rapidement séduits. Nous avons donc profité de cette grosse étape pour régler des questions logistiques/pratiques : achat de nouvelles chaussures de randonnée (de marque chinoise bien sur !) pour jb, coiffeur pour Marion (3,5 euros, le moins cher de ma vie !), envoi d'un colis avec nos affaires chaudes vers la France, planification de la suite du voyage, achat d'un guide d'identification des oiseaux de Chine (pas le plus facile à trouver...), etc. Pour la première fois du voyage nous avons cotoyé de nombreux autres touristes lors de visites de sites "classiques": place Tiananmen, cité interdite, temple of Heaven...
Pour découvrir la grande muraille, nous avons voulu retrouver un peu de solitude et nous sommes rendus sur une partie non restaurée du mur, assez eloignée de Beijing et très peu fréquentée, surtout à cette periode de l'année : Jiankou. Pour se rendre au village située au pied de la muraille, une combinaison de transports locaux un peu compliquée (merci Internet et les explications laissées par certains voyageurs) nous a pris une bonne demie-journée. Le lendemain aux aurores (et par -9, il fait frais dans les collines !) nous sommes partis au GPS (grace aux points trouvés sur Internet, ce qui nous a évité d'avoir à prendre un guide) à l'assault de la muraille. Une formidable rando d'une douzaine de km tantot au pied du mur tantot à son sommet, avec parfois l'impression de faire de l'escalade plutot que de la marche. Seuls au sommet de la muraille, nous la regardons serpenter jusqu'a l'horizon sur les collines boises : journée magique qui restera un des temps forts de ce début de voyage.
Etape suivante plus classique : Xi'an et ses soldats de terre cuite (présente sur le site dès l'ouverture, j'ai pu profiter seule de cet incroyable spectacle avant l'arrivée de la foule... un vrai coup de coeur !), puis Huashan, une des cinq montagnes sacrées chinoises. Découverte pour nous des "espaces naturels chinois" : des téléphériques pour monter facilement en haut des montagnes, des sentiers entièrement pavés et essentiellement constitués de marches, de la musique à plein régime, des commerces tous les 100 mètres et des milliers de touristes chinois... Le site est néanmoins magnifiques, et la plupart des gens empruntant le téléphérique, les sentiers qui montent et descendent sont assez tranquilles.
Nous avons ensuite rejoints en train la province de Hunan et la réserve naturelle de Zhangjiajie (paysages du film Avatar). Magnifiques paysages de piliers de sandstone émergeant de forets luxuriantes. Mais nous avons du mal à nous faire à la foule et aux parcs "à la chinoise". Pour la suite de notre séjour en Chine, nous nous sommes donc un peu plus éloignés des sentiers battus et des sites populaires...
En vrac, voici quelques éléments qui peuvent surprendre/amuser/choquer en Chine :
- La ponctualite et le confort des trains en 3e classe : un vrai bonheur... Draps, toilettes assez propres, eau chaude, rien à redire.
- Les chinois qui nous prennent en photo à longueur de journée : discretement avec leur smartphone, ou en nous demandant (parfois de facon assez directive) de poser avec eux. Au restaurant, dans le bus, devant un paysage... Tout à fait loufoque !
- La censure Internet : impossible d'accéder aux sites Internet de la plupart des journaux étrangers, à Facebook ou à de nombreux blogs... On a beau le savoir, l'experimenter sur place rend les choses plus concretes et injustes. Quand je surferai en toute liberté en France, je repenserai au chinois et autres peuples qui n'ont pas cette chance...
- La foule et les bousculades : à la gare de Beijing, des tourniquets et barrières "anti-écrasement" sont mis en place devant les guichets pour gérer la foule. Dans les autres endroits nous avons du laisser de coté notre notion occidentale de "politesse" pour faire comme tout le monde : jouer des coudes, passer devant le voisin qui vient de nous passer devant, ne pas laisser plus de quelques cm entre la personne de devant et nous. Sans ca, nous serions encore en train de faire la queue :)...
- Les tonalités en chinois : difficile de se faire comprendre quand on prononce un mot/nom de ville car on ne met pas l'accent ou il faut... Nous avons donc pris l'habitude d'écrire les mots clés qui nous intéressent en caractères chinois sur une feuille, et de la faire lire. Tout devient plus facile, depuis l'achat d'un billet de train jusqu'a demander son chemin.
- Les toilettes : "à la turque", parfois sans porte, sans papier, sans chasse-d'eau.
- Le bruit : dans le train ou dans la nature, les gens parlent fort, trimballent un transistor, utilisent des micros pour se faire entendre (lors des sorties scolaires par exemple). Boules Quies obligatoires la nuit...
- Les gens qui crachent partout : intérieur ou extérieur, moquette ou carrelage, un raclement de gorge et un bon crachat. J'ai du mal à m'y faire...
- La pollution : de l'air dans toutes les grandes villes (bien souvent on ne voit pas le ciel), de la végétation en dehors des villes
- La curiosité : ou que l'on soit, si l'on écrit quelque chose dans notre carnet ou qu'on ouvre un livre, on peut etre sur qu'un chinois (ou plusieurs) va venir lire par dessus notre épaule ostensiblement, et parfois commenter. Assez amusant !
- Le controle des étrangers : certains hotels ou cybercafés sont interdits aux étrangers, conduire un vehicule nous est interdit en Chine, les hotels et cybercafés doivent enregistrer notre presence auprès des autorités...
- La gentillesse des gens : les guichetiers sont incroyablement patients et accueillants, les gens que nous rencontrons dans la rue essaient régulièrement de nous aider spontanément, nous n'avons encore rencontré personne de désagreable !
Marion
Highlight météo : premières gouttes de pluie depuis l'Estonie ! Voilà quelque chose qui ne nous a pas manqué !
Des plumes et des poils : macaques rhésus voleurs à Zhangjiajie, little forktail.
La surprise du chef : la facilité à voyager en Chine. Nous qui pensions que tout serait compliqué, tout est assez simple, meme si les gens parlent très peu anglais. Il suffit de se mettre au mime (en plus ca fait rire tout le monde), au dessin et de recopier conscienscieusement les caractères chinois. L'appli "Pleco" donne la traduction des principaux caractères chinois, une fois que vous les avez dessinés. Inutile de passer par son hostel ou par une agence pour réserver ses billets de train ou de bus !
La lecon de la semaine : apprendre à compter jusqu'a dix avec une seule main, comme le font les chinois. Déconcertant au debut (tous les commercants sont persuadés qu'on comprend leurs gestes) mais tellement pratique dès lors qu'on connait les signes ! Plus d'infos ici.