Après notre trek, nous avons passé plusieurs jour tranquilles à Katmandou, cette ville que beaucoup trouvent trop chaotique mais que nous aimons tant. Quelques jours à ne pas faire grand chose, prendre le temps de lire, se promener, aller voir des temples tibétains, bien manger... Le luxe d'un voyage au long court.
Avant de partir du Népal, nous avons voulu passer de nouveau quelques jours dans le Terai, cette fois-ci dans le parc National de Chitwan. L'endroit est un peu touristique, la plupart des visiteurs se promenant en jeep, bateau ou à dos d'éléphant. Nous optons pour du vélo en bordure du parc une journée, puis pour 3 jours de marche dans le parc avec 2 guides, où nous ne croisons quasiment personne. Nous n'avons pas trop l'habitude de marcher accompagnés, mais c'est ici obligatoire, pour des raisons de sécurité. Et nous avons été conquis par les connaissances et le professionnalisme de nos guides, capables d'entendre et reconnaître les animaux à distance, sentir l'urine de tigre, trouver la moindre trace... Nous avons énormément appris. Nous avons vu quelques gros animaux (un vieux rhinocéros près d'un village, un ours, des singes, différentes espèces de cerfs, sangliers, crocodiles, gavials), pas mal d'oiseaux, et avons dormi dans de petits villages peu touristiques. Ce parc est incroyable, la faune et la flore y sont vraiment variés. Avant de quitter le Népal le jour de l'expiration de notre visa, nous avons fait un passage express par Lumbini, lieu de naissance de Sakyamuni Buddha, au 5e siècle avant JC, un des quatre lieux de pèlerinage les plus importants du Bouddhisme. C'est un endroit paisible, où des dizaines de monastères et stupas ont été construits par de nombreux pays : Népal, Inde, Chine, Corée, Tibet, Sri Lanka, Japon... Autant d'architectures et de styles differents, un vrai voyage autour du monde. J'ai beaucoup aimé cet endroit. Nous sommes ensuite retournés en Inde. Dès le passage de la frontière, c'est le choc. La saleté, le chaos, le bruit, la foule, les bousculades, les gens qui viennent nous demander de l'argent... On se demande un peu ce qu'on fait là, avec une furieuse envie de retourner au Népal ! Au programme de ce deuxième passage en Inde, différents endroits qui ont pour point commun le fait d'être des ville sacrées de l'hindouisme et du bouddhisme. Nous pensons rester une vingtaine de jours en Inde, le temps d'attendre le permis nous permettant d'entrer en Birmanie par voie terrestre. Nous commençons notre séjour dans le nord de l'Inde par un trajet inoubliable d'une journée dans un train bondé. Jb arrive, tel un caméléon, à se comporter au culot comme les gens du coin et à conquérir un micro bout de banquette, qu'il doit se battre pour garder (ce qui veut dire ne pas se lever pendant 14h, sinon la place est instantanément reprise). L'occasion également d'observer avec effarement le comportement des brahmans (caste superieure) de notre compartiment, prenant toute la place sur les banquettes, parfois allongés, envers les gens de caste inférieure, assis par terre, poussés du pied, qui doivent leurs rendre des services, et leur servent même parfois d'accoudoir. Révoltant ! Après une dizaine d'heures assise sur mon sac et bousculée dans le couloir, j'ai profité d'un moment où mon voisin brahman se levait pour s'étirer pour lui piquer un morceau de banquette. Il en est resté bouche-bée, et s'est retrouvé serré et inconfortable, comme les gens de caste plus basse, ce qui semblait assez inhabituel pour lui. J'ai poussé le culot jusqu'à demander à lui emprunter son téléphone portable pour confirmer un rdv pour le lendemain. En Inde, nous avons appris à être moins timides et un peu plus "rentre dedans", comme le sont la plupart des indiens. Il y a trop de monde, et sans un peu de culot, c'est trop difficile, on serait encore en train de faire la queue à la gare ! Je vous rassure, après une ambiance un peu tendue au début de ce voyage en train, on a terminé le trajet à papoter avec nos voisins de banquettes, et tout le monde nous a fait de chaleureux signes de la main quand nous sommes descendus du train ! Ce train nous conduit à Rishikesh, une ville sacrée de l'hindouisme, située au bord du Gange, connue pour ses cours de yoga, de méditation, et pour avoir reçu la visite des Beatles en 68 (leur séjour à servi de cadre à l'écriture de la quasi totalité de l'album blanc). Mais ce qui nous amène ici est tout autre : un stage de kayak en eau vive de 4 jours, sur le Gange. Un projet me tenant à coeur depuis longtemps. Nous avons été conquis par ce sport très technique et physique. Ce fut génial ! Après avoir appris les bases (sortir du kayak quand il se retourne, demander de l'aide et se redresser, esquimauter, aborder des rapides, traverser un courant...), nous avons descendu des rapides. Montées d'adrénaline et dessalage ont été inévitables ! La magie du lieu et de ce fleuve ont grandement contribué au plaisir de ces 4 jours. Nous en avons profité pour prendre quelques cours de yoga, méditation, aller voir l'ashram des Beatles, visiter des temples et voir un puja (cérémonie religieuse quotidienne, au bord de l'eau). A cette époque, ce sont les grandes vacances en Inde, et les touristes indiens sont très nombreux. J'ai adoré l'ambiance de cette ville ! Nous sommes ensuite passés rapidement à Agra, pour voir le fameux Taj Mahal, et le fort, sur les bords de la Yamuna river. Une étape non sacrée cette fois-ci, mais d'importance historique. Une visite ultra classique, qui ne m'a pourtant pas déçue. Malgré le monde, la chaleur, le côté ultra touristique, les chauffeurs de tuk-tuk collants, ce lieu est magique, grandiose. La première vision du Taj, à travers une arche en pierre, est à couper le souffle, inoubliable. Pour l'étape suivante, nous rejoignons Varanasi, LA ville sacrée de l'hindouisme. Les récits que l'on a entendu m'impressionnent un peu, je m'attends à être agressée par la saleté et les odeurs. En fait, après 3,5 mois en Inde, plus rien ne nous choque. Nous sommes donc agréablement surpris par cette jolie ville. De petites ruelles, des dizaines de ghats tranquilles au bord du Gange, des matchs de cricket partout, une lumière magnifique, de belles peintures colorée sur les murs... Varanasi m'a séduite ! Mêmes les crémations, observées de loin, ne nous ont pas choquées, tellement elles semblent faire partie de la vie la-bas. Juste à côté, les enfants jouent dans l'eau du Gange... Près de Varanasi, nous passons une journée à Sarnath, un autre des quatre lieux les plus importants du bouddhisme. C'est ici que Buddha a donné son premier serment, à ses 5 premiers disciples. Notre derniere étape "sacrée" indienne se situe a Bodghaya, où Buddha a atteint l' "enlightenment", l'éveil pur et parfait. C'est la ville la plus importante du bouddhisme. La dernière des 4 villes majeures du bouddhisme est située non loin de là, à Kushinagar, où Buddha est décédé. Nous n'y avons pas été. Bodhgaya est vraiment un lieu spécial. Comme à Sarnath, de nombreux monastères et temples de tous pays parsèment les environs. Le site le plus important s'organise autour d'un figuier, descendant de l'arbre historique sous lequel Buddha a médité 49 jours avant d'atteindre l'enlightenment. Près du figuier se trouvent un temple, et de très nombreux stupas. Beaucoup de moines et pèlerins de tous pays viennent visiter ce lieu, conférant une ambiance très spéciale, de dévotion, avec des chants, des gens qui font des prostrations... Depuis notre retraite en Inde, nous lisons des livres sur le bouddhisme, discutons de ces sujets et méditons régulièrement. Je n'adhère pas à tout ce que dit le bouddhisme, mais beaucoup de choses me parlent, et j'ai vécu ces quelques jours de façon très forte. Je n'ai pas "visité" cet endroit, n'ai pas eu envie de prendre des photos de l'arbre comme le faisaient beaucoup de touristes, mais je l'ai "vécu" intensément, et y ai fait mes plus belles méditations. Nous sommes restés quelques jours à Bodhgaya, dormant dans un monastère népalais, nous promenant tranquillement. Une belle rencontre avec un moine, quelques méditations, le sentiment d'être au bon endroit, en paix. Nous y apprenons presque par hasard que le gouvernement birman vient de fermer sa frontière terrestre avec l'Inde aux étrangers. Rapide changement de plan et de billets de trains. Nous prenons donc la direction de Calcuta, une ville que nous aimons beaucoup, où nous nous envolons pour Yangon. Marion Des plumes et des poils : ours lippu (ou ours paresseux), observé à Chitwan. Il s'agit d'un ours de petite taille, vivant sur le sous-continent indien, de l'Himalaya au Sri Lanka. Il est insectivore. Il en resterait moins de 20 000 en liberté. Il est très agressif, les népalais le craignent plus que les tigres. Baloo, du Livre de la Jungle, est un ours lippu ! Nous l'avons observé brièvement lors d'un trek avec des rangers. Il est très bruyant quand il mange, nos guides l'avaient donc repéré, et nous avons attendu, à bonne distance, qu'il traverse le chemin. Lesser adjutant (Cf. photo) à Chitwan. La surprise du chef : à Varanasi, nous nous attendions à être assaillis par une nuée de tuk-tuks, taxis, rabatteurs en tout genre, vendeurs et petites arnaques... C'est le récit qu'en font beaucoup de voyageurs. Nous avons donc été agréablement surpris par l'ambiance paisible que nous avons trouvée, avec des vendeurs sympathiques et non insistants, des tuk-tuks discrets, des habitants souriants et accueillants, et de nombreux étudiants en vacances voulant discuter quelques minutes avec nous pour pratiquer leur anglais ! La leçon de la semaine : il n'y a pas qu'aux étrangers à qui, en Inde, on donne des prix "touristes" ! Alors que nous cherchons à prendre un bus pour Rishikesh, un jeune indien nous prend sous son aile et veut absolument nous aider. Il est habillé de façon très urbaine (il est ici en déplacement professionnel), et n'est clairement pas du coin. Nous voulons acheter des bananes et il insiste pour les acheter à notre place, nous disant qu'on n'est pas indien et qu'on va donc payer le prix "touriste". Il revient avec les bananes en nous disant, satisfait, combien il les a payé : ça correspond à 3 fois le prix "local"! Le vendeur a vu que c'était un "touriste" indien, et le jeune homme à payé le prix fort sans s'en rendre compte, et donc sans négocier... Nous demandons toujours le prix des fruits à des gens du coin avant d'aller voir les vendeurs, et payons en général le prix local. L'anecdote nous a bien amusée et nous avons savouré ces chères bananes. Le jeune indien, très gentil, à ensuite insisté pour nous accompagner à un hôtel, où rebelote nous avons eu le prix "touriste indien" sans pouvoir négocier... Cela arrive assez régulièrement que des gens veuillent nous aider, mais nous compliquent finalement les choses :) ! Highlight météo : 45,5°C à Agra ! Quasi impossible de prendre une douche, l'eau froide étant brûlante... |
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July 2017
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