Et pourtant, nous avons eu un véritable coup de choeur pour ce pays, dans lequel je me verrais bien vivre quelques années... Tout nous a séduit : les paysages andins grandioses, les volcans enneigés, sa capitale colorée, les petits restaurant de rue qui proposent des menus complets à 2,5 $ (soupe délicieuse, viande-riz-légumes, jus de fruits frais), le réseau de bus très efficace (fréquents, bon marché, mais pas très rapide), les petits villages dans les montagnes où les gens sont toujours prêts à venir discuter, les fruits exotiques, la quinzaine d'écosystèmes différents, la faune et la flore abondantes... Nous avons particulièrement apprécié de pouvoir discuter en espagnol, chose qui nous avait frustré en Asie. Je me remet avec plaisir à cette langue, et jb progresse à la vitesse grand V. Certes il y a les problèmes d'insécurité qui obligent à prendre des précautions (pas de taxi, peu de sorties la nuit, se promener avec le moins de choses possibles, pas de bus de nuit, sacs cadenassés...), la pluie assez fréquente (déjà oubliée) et les gens qui gonflent (un peu) les prix... Mais le jeu en vaut la chandelle !
Notre principal regret : ne pas avoir pu gravir le Cotopaxi (deuxième plus haut volcan du pays). Malgré une bonne forme et acclimatation, le (très) mauvais temps nous a obligé à faire demi-tour vers 5650 m lorsque nous avons tenté l'ascension avec un guide, comme la quasi totalité des groupes cette nuit-là. Le temps étant très instable sur ce type de montagne (et les prévi météo peu fiables), nous avons décidé de ne pas refaire de tentative. Est-ce à dire qu'il faudra revenir ?
Pour quitter le pays, nous avons choisi le chemin des écoliers : atteindre le Pérou en passant par l'Amazonie. Deux jours de bus tout d'abord pour atteindre Coca, dans l'est du pays. Une journée sur place pour se renseigner et préparer la suite du voyage : achat de hamacs, moustiquaire, réserves d'eau et de nourriture... Une journée de bateau pour atteindre Nueva Rocafuerte, petit village frontalier tranquille en pleine foret. Une journée pour organiser un bateau pour la section suivante, et se promener un peu autour du village, puis deux jours magnifiques en bateau sur le Rio Napo, entrecoupés d'une courte nuit en hamac au milieu de nulle part. Nous avons ensuite pris un bateau rapide entre Sainte-Clotilde au Pérou et Mazan, puis un bateau cargo chargé de fruits pour rejoindre Iquitos.
Il s'agit, avec un peu plus de 400 000 habitants de la plus grande ville accessible uniquement par les airs et les eaux au monde. Tout ce trajet était magnifique, mais un peu trop paisible à notre goût. J'ai été un peu déçue par la foret le long des fleuve , moins dense et impressionnante qu'en Guyane, où les arbres sont plus grands et où j'avais pu voir beaucoup plus de faune et d'insectes.
Nous avons profité de notre séjour à Iquitos pour passer une journée dans une réserve, à nous balader en foret primaire, entre les averses tropicales monumentales. Pas mal d'oiseaux observés et quelques singes, même s'ils se cachent bien quand la foret est dense. Les observations sont beaucoup plus faciles autour des villages, dans des milieux plus ouverts.
D'Iquitos, nous avons ensuite emprunté un gros bateau cargo pour nous rendre à Yurimaguas. Tous les passagers accrochent leur hamac dans le même hall, et des repas (cuisinés avec l'eau du fleuve, miam) sont distribués trois fois par jour. On nous avait parlé de promiscuité et de conditions d'hygiène douteuses, mais en comparaison avec le ferry que nous avions pris en Chine, c'était le grand luxe ! Une ambiance très bon enfant, assez calme, animée par le passage d'une myriade de vendeurs ambulants lors des arrêts dans les villages. Et s'endormir en se balançant dans son hamac, sur l'un des affluents de l'Amazone, c'est plutôt sympa...
Nous voilà maintenant dans le centre du Pérou. Retour dans les Andes, et nous rejoindrons bientôt Clément et Marlène à Lima pour deux semaines de vadrouille... Il y a un an, c'est aux États-Unis que nous avions fait un bout de route ensemble, et nous sommes très contents de les retrouver !
Marion
Des plumes et pas de poils : many-banded toucan à la réserve d'Allpahuayo, dauphins d'eau douce dans un affluent de l'Amazone.
Surprise du chef : Internet est vraiment partout... Quelle surprise de voir dans une petite maison en bois une dame mettre à jour depuis son hamac son statut Facebook sur une tablette... Il y a quelques années, trouver des endroits dans lesquels Coca Cola n'était pas implanté était un défi, je ressens un peu la même chose avec Internet maintenant, même si ça semble plutôt positif.
Leçon de la semaine : nos estomacs ne sont pas encore aussi robustes que ceux des gens du coin. La cuisine à l'eau du fleuve, c'est testé, et ça n'est pas pour nous !