Une fois ressortis, nous voulons acheter des cerises a un vendeur ambulant. Un monsieur dans la rue insiste pour nous donner de l'argent pour acheter les cerises, puis le vendeur refuse de nous les faire payer, et nous offre un kilo de cerises ! Apres quelques courses, nous pique-niquons dans un kiosque, au bord de la riviere. Un groupe d'officiels en visite de site (dont le maire et le gouverneur) vient nous souhaiter la bienvenue et discuter quelques instants.
Nous rejoignons ensuite notre spot de stop, devant une station service. Au b out d'une demie heure d'attente en plein soleil, les ados travaillant a la station service nous invitent a venir boire un the a l'ombre, ca n'est pas de refus ! Assis sur une peau de mouton, nous les regardons diluer du the tres fort avec de l'eau bouillante provenant d'une deuxieme theiere. C'est la facon dont le the est servi ici. Nous retournons a notre emplacement de stop et une voiture s'arrete pour nous prendre. Il s'agit d'un turc et de sa mere. Apres quelques kilometres, le monsieur s'arrete dans un tout petit village pour recuperer sa femme et son fils Denis, 5 ans. La voiture est pleine, nous sommes les deux seuls a porter notre ceinture de securite. Dans la descente du col, le conducteur n'utilise pas le frein moteur, et cela sent les freins brules. Il s'arrete pour passer le volant a sa femme, et nous decouvrons qu'elle ne sait pas conduire. Notre conducteur (qui n'a sans doute pas un bon odorat...) a trouve ce moment opportun pour lui faire une petite lecon de conduite. Il passe les vitesses, garde la main sur le frein a main et corrige les trajectoires. La vieille dame et le monsieur innondent l'apprentie de conseils et remarques. Quand la lecon prend fin, nous sommes soulages. Nous sommes invites a prendre le the avec eux, et nous nous retrouvons bientot dans un restaurant d'altitude a deguster de delicieux plats locaux. La vieille dame insiste pour que je m'assois a cote d'elle et me tappe regulierement sur l'epaule pour me faire des confidences auxquelles je ne comprends pas grand chose. Apres la traditionnelle seance photo, nous voila repartis jusqu'au village suivant, ou ils nous deposent.
Nous sommes cette fois-ci tres rapidement pris en stop par un jeune militaire turc. Comme d'haitude jb est assis devant et gere la conversation. Les conducteurs me parlent rarement, et ne s'attendent pas a ce que je leur adresse spontanement la parole. Une des premieres questions est en general de savoir si nous sommes maries et si nous avons des enfants. Notre conducteur s'arrete rapidement, en laissant les cles sur le contact, pour nous acheter de l'eau, puis des fruits. Au bout d'une heure de route, il s'arrete a un point de vue pour nous montrer l'enorme barrage situe dans la vallee, puis nous invite a boire le the. La route qu'il prend est recente et ne figure donc pas dans notre gps. Nous ne pensions pas emprunter cet itineraire mais notre conducteur est assez insistant et tient a ce que nous faisions la route avec lui jusqu'a la ville ou il habite, ce qui nous fait faire un detour et nous met mal a l'aise... Nous arrivons donc a Artvin peu avant la tombee de la nuit. Trop tard pour continuer en stop, et aucun endroit pour planter la tente, le secteur est trop encaisse et urbanise. Nous nous resolvons donc a passer la soiree et la nuit en ville. La suite est moins seduisante, Artvin etant une des villes les plus moches et desagreales que nous ayons traversee. Il ya beaucoup de prostitution et les hommes d'age mur me scrutent de facon desagreable et insistante, s'interrogeant sur mon statut. Nous passons la nuit dans un hotel miteux (dont je ne vous devrirai pas l'etat de proprete...) et decidons de partir le lendemain a la premiere heure. Nous sommes un peu fatigues, quel 14 juillet !
-La decouverte de l'incroyable Istanbul, heberges par un sympathique couple iranien. Une semaine dans une capitale ca n'est pas courant pour nous, mais cela n'a pas ete de trop pour decouvrir les palais, mosques et petites rues, et naviguer dans le detroit du Bosphore.
- Le monastere de Sumela. Perche sur une falaise dans un cadre incroyable, au milieu des montagnes et forets. Malheurusement l'interieur a ete assez mal conserve et renove.
- L'arrivee dans la ville de Pasinler, un veritale choc. Nous nous sentons brutalement dans un autre pays, bel et bien en Asie. Cette ville n'est assurement pas touristique, et les occidentaux attirent les regards. Je suis la seule femme non voilee dans les rues, et d'ailleurs pratiquement la seule femme dans la rue. A chacun de nos arrets en ville, une foule de curieux nous entoure. Nous cherchons comme d'habitude un endroit discret pour camper, mais les enfants ne veulent pas nous lacher, et nous finissons par dormir dans un petit hotel en ville.
- La traversee en camion des steppes du nord de la turquie, magnifique, au parfum d'Asie Centrale. Le tout en degustant de delicieuses patisseries turques offertes par notre chauffeur.
- La decouverte du site d'Ani, ancienne capitale armenienne, a la frontiere armenienne. Des dizaines de ruines jonchant un plateau herbeux balaye par les vents. Grandiose !
-Quatre jours de randonnes dans la chaine de montagne Kacgar, entre alpages fleuris et pierriers instables.
Nous voila maintenant en Georgie, changement d'ambiance avec un retour dans un pays de l'ex-bloc sovietique...
Marion
Des plumes et des poils : gypaete baru dans les montagnes Kacgar. Attention, chien mechant !
Highlight meteo : temperatures ideales, pas de canicule en Turquie !
La surprise du chef : du haut de ses 3931 m, le Kacgar Dagi nous a etonne. Nous ne nous attendions pas a un itineraire aussi difficile et "aerien". Apres 7h30 a peiner dans les pierriers et amoncellements de blocs rocheux de la voie nord, nous avons modifie notre itineraire pour redescendre par la magnifique voie sud. Nous comprenons mieux pourquoi nous n'avions pas trouve de topo sur Internet !
La lecon de la semaine : lecon de gentillesse et d'hospitalite turque. Comme le disait un homme a jb : "En Turquie, nous aimons bien les etrangers". Partout nous ne rencontrons que des sourires, des gens qui veulent discuter, nous inviter a boire le the, nous laisser leur numero, des conducteurs qui nous offrent a boire et a manger alors qu'eux meme ne prennent rien pour cause de Ramadan, des commercants qui ne veulent pas nous faire payer... L'hospitalite turque n'est pas une legende ! Lecon a garder en memoire pour le jour ou nous rentrerons en France et croiserons la route d'etrangers visitant notre pays...