Un retour un peu avancé par rapport à la "date limite" que nous nous étions fixée, mais cela nous convient. J'avoue que j'étais de plus en plus fatiguée de voyager. L'enthousiasme du début de voyage diminuait lentement. Quand nous nous posions quelques jours au même endroit, chaque départ devenait de plus en plus difficile. Refaire son sac, affronter toutes les "petites difficultés" du voyage en stop à petit budget... Je n'y prenais plus le même plaisir. Je suis contente d'être rentrée avant que la flamme ne s'éteigne totalement.
Quand nous sommes partis en voyage, je ne savais pas du tout comment mon envie de voyager allait évoluer. Je craignais que des contraintes extérieures me poussent à rentrer en France, alors que mon envie de voyager restait grande. C'est ce qui c'était passé au printemps 2015, quand nous avions été contraints de revenir en France. Quatre mois plus tard, nous étions repartis, plus enthousiastes que jamais !
Cette fois-ci, c'est différent. Je sens que le moment est venu de se poser quelques temps. J'ai l'impression d'avoir au cours de ce voyage énormément appris, de m'être ouverte à des courants de pensée que j'aurai jadis rejetés, d'avoir mûri. J'ai maintenant besoin de temps pour assimiler tout ça, pour mettre en pratique ces nouvelles choses. J'ai également envie de tendre la main aux gens autour de moi comme on me l'a si souvent tendue ces dernières années. Envie de mettre la main à la pâte pour essayer que le monde tourne un peu plus rond. De devenir actrice, après avoir passé tant de temps comme spectatrice de sociétés dont je ne faisais pas partie. Envie de cesser de ne faire "que passer". Je ne pensais pas ressentir un jour un signal aussi fort qu'il est temps de rentrer et de passer à autre chose.
Aujourd'hui, quand dans les rues de Paris je croise des voyageurs avec un sac à dos, quand je dis au revoir à mon frère partant en trek en Asie Centrale, quand je vois des gens en route pour l'aéroport, je me réjouis pour eux, mais je ne les envie pas. Je suis contente d'être rentrée. Bientôt, j'habiterai quelque part et pourrai dire "je vais chez moi". Je suis si souvent restée désemparée quand les gens me demandaient où c'est, "chez moi". Je répondais parfois Nantes, parfois Paris, parfois la Champagne, parfois même Lyon, sans grande conviction, me lançant dans des abîmes de réflexions pour essayer de déterminer où est ce "chez-moi".
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Depuis notre retour, nous redécouvrons avec plaisir notre beau pays. J'ai ressenti beaucoup d'émotions à regarder le feu d'artifice du 14 juillet tiré près de la Tour Eiffel, un symbole fort. Mon regard sur ce qui m'entoure a changé. Je m'émerveille devant nos campagnes, savoure mes douches quotidiennes, déguste de bons légumes à profusion, suis émue d'acheter un carnet de timbre et de discuter avec le postier...
D'ici quelques semaines nous deviendrons toulousains. Jb y reprendra le travail fin août. Nous avons beaucoup de projets à mûrir, de nouvelles pistes de réflexions à creuser. Notre vie sera sans doute très différente de ce qu'elle était avant de partir en voyage. Je suis très enthousiaste à cette idée !
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En août 2013, nous étions partis pour un voyage de 2 ans. Nous aurons finalement passé 3 ans et demi sur les routes du monde. Il y a eu des moments difficiles, des larmes, des cris, des moments où j'ai eu trop faim, trop froid, où j'étais trop fatiguée, où l'incompréhension était trop forte. Il y a eu d'innombrables moments magiques, d'émerveillement, de surprise, des paysages inoubliables, de magnifiques moments de vie dont je me suis sentie une témoin privilégiée. Mais la chose la plus fortes que je garde aujourd'hui en mémoire, c'est l'incroyable gentillesse des gens que nous avons rencontrés. Quel que soit le pays, la culture, la religion, le niveau social, j'ai été impressionnée par l'esprit de fraternité des gens qui ont croisé notre route. Des sourires, de l'entraide, des petits mots gentils, des cadeaux... Même quand les visages paraissaient fermés, il suffisait de sourire, de faire un pas vers eux, et la glace était brisée. C'est universel et ça marche... même en France ! Les mauvaises rencontres ont vraiment été rares. On nous demande souvent de raconter les mauvaises rencontres que l'on a fait. Même en se creusant la tête, on a assez peu d'anecdotes à fournir ! Par contre si vous nous demandez de décrire des belles rencontres, des exemples de générosités, là vous ne nous arrêterez plus...
Ce voyage a également mis à l'épreuve notre couple. Nous en ressortons plus forts, riches de ces mille souvenirs contrastés, des épreuves surmontées à deux, et de tous les nouveaux projets que nous avons ensemble.
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Merci de nous avoir suivi, merci pour vos commentaires ou messages reçus par mail, qui nous ont aidé à ne pas perdre le contact avec la France.
Nous posterons encore quelques messages sur ce blog, pour dresser quelques bilans concernant notre voyage et le retour. Et puis il tombera en hibernation... jusqu'au prochain voyage, peut-être ?
Marion