Le bus que nous souhaitions prendre etant complet, nous avons repousse notre depart de 24h et sommes partis marcher deux jours de plus dans la vallee de Cotahuasi, entre plusieurs villages un peu isoles reperes sur une carte. A l'arrivee dans un tout petit village, Chaucavilca, une vieille dame faisant boire ses betes au ruisseau nous arrete pour papoter, comme cela nous arrive plusieurs fois par jour :
- Buenas tardes
- Buenas tardes
- Ou allez-vous ?
- A Lucrahunca
- Qu'allez-vous faire la-bas ?
- Euh, rien de special...
- Vous allez voir quelqu'un ?
- Non non
Silence pensif de la dame.
- Vous pouvez nous indiquer le chemin s'il vous plait ?
- Le plus rapide c'est de prendre ce chemin qui va a la route, puis de prendre un collectivo.
- Non, nous ne voulons pas prendre la route, nous cherchons le sentier qui passe par les montagnes, nous preferons marcher...
- Ah bon... Pourquoi ?
- Bonne question... Car on aime ca, pour voir les montagnes, rencontrer des gens...
La vieille dame nous regarde d'un air non convaincu.
- Ah... C'est pour prendre des photos alors ?
Cette conversation m'a marquee, car elle m'a fait prendre conscience que marcher pour le plaisir est un luxe. Beaucoup de peruviens doivent marcher pour aller vendre ou acheter des marchandises, aller a l'ecole, aller travailler, et ne peuvent pas trop faire autrement. Normal que cette vieille dame ne nous ait pas compris, elle ne doit pas etre la seule parmi les gens que nous croisons.
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Depuis l'Amazonie, notre decouverte du Perou se poursuit. Comme en Equateur, nous nous sentons bien ici.
Apres la visite d'un site Chavin a Chavin de Huantar (culture precolombienne datant d'entre 1000 et 200 ans avant JC) et un trek de 5 jours dans la cordillere blanche (trek de Sant Cruz), nous avons rejoint Clement et Marlene a Lima pour faire un petit bout de chemin ensemble. Et quel chemin ! Nous sommes passes brievement sur la cote (Paracas et son desert), avons gagne Cusco, puis nous sommes rendus au Machu Picchu a pied par le trek du Salkantay en 5 jours. Arriver a pied au Marchu Picchu etait un reve de longue date. Notre premiere vision du site, depuis les pentes d'une montagne situee a plusieurs km restera longtemps gravee dans ma memoire... Le site en lui-meme nous a impressionne, mais difficile de faire abstraction de la foule et de tout le "business" tournant autour des ruines...
Clement et Marlene ont ensuite continue leur voyage. Voyager tous les quatre nous a beaucoup plus, il faudra remettre ca :)! De notre cote, nous sommes depuis deux semaines a Arequipa, la deuxieme plus grande ville peruvienne, que nous trouvons beucoup plus agreable que Lima. On se repose, on profite du grand soleil et de l'absence de pluie (autour c'est le desert), on visite la ville, les environs. On a ainsi delaisse le canyon de Colca (excursion que font la plupart des touristes) pour marcher quelques jours dans le canyon de Cotahuasi, d'acces plus difficile (12h de bus, essentiellement sur route non goudronnee) et donc beaucoup moins touristique. Ce canyon est effectivement grandiose, desertique, et ses habitants sont vraiment tres chaleureux, toujours prets a nous renseigner ou a discuter quelques minutes.
Notre dernier projet etait de monter en haut du Misti, un volcan qui culmine a 5822 m et domine Arequipa. Une ascension sans grande difficulte, hormis le denivele (3 000 m par la voie que l'on avait choisie, qui est la plus longue mais dont le point de depart peut etre atteint en transports en commun), l'absence d'eau sur le parcours (nous sommes partis avec 19 L dans nos sacs a dos) et le besoin d'etre acclimates a l'altitude. Nous en avons pris plein les yeux, ce volcan qui nous faisait de l'oeil depuis deux semaines est aussi beau d'en haut que d'en bas... Le bonheur !
Nous ne mettrons pas de photos d'avant Arequipa, car un virus present sur notre carte SD nous empeche de visionner un certain nombre de photos...
Marion
Des plumes et des poils : lions de mer dans la reserve de Pracas, giant humming bird (colibri geant !) regulierement apercu en montagne.
Highlight meteo : grand soleil et pas de vent lors de nos trois jours a El Misti, des conditions de reve !
La lecon de la semaine : lecon d'espagnol peruvien. "El baño" se sont les toilettes, "los baños" se sont les bains ou la salle de bain (alors qu'en Equateur il disent souvent "los baños" pour les toilettes). Les arrieros (conducteurs de mules) ont bien rigole quand je leur ai demande ou etaient "los baños" sur un sentier de randonnee ! Les sentiers les plus frequentes sont parfois equipes de toilettes seches, mais pour la douche, il faut se contenter du ruisseau !
La surprise du chef : de la pluie deux jours de suite dans le canyon desertique de Cotahuasi. Serait-ce encore un coup d'El Niño, qui nous a apporte beaucoup de pluie en Equateur ?